Coucou tout le monde !
Qui habite le secret d'Elyon
passe la nuit à l'ombre de Shaddaï,
disant à Yahvé :
Mon abri, ma forteresse,
mon Dieu sur qui je compte !
C'est lui qui t'arrache au filet de l'oiseleur,
à la peste fatale ;
il te couvre de ses ailes,
tu as sous son pennage un abri.
Armure et bouclier, sa vérité.
Tu ne craindras ni les terreurs de la nuit,
ni la flèche qui vole de jour,
ni la peste qui marche en la ténèbre,
ni le fléau qui dévaste à midi.
Qu'il en tombe mille à tes côtés
et dix mille à ta droite,
toi, tu restes hors d'atteinte.
Ps 91 (90)
Lundi 4 octobre - Jour 131
Je rends la clef de la petite Hundai que j'ai louée pour aller dans l'Alabama... et me retrouve, seule, avec mes petits petons... Je quitte Jane et Mike, m'éloigne
de Collierville pour entrer dans le premier état qui borde de nouveau l'océan Atlantique : le Mississippi. Je suis toujours dans la grande banlieue de Memphis, grosses villas et jardins
arborés.
Ils sont espiègles, ces Américains : voilà qu'ils m'inventent un drôle de trottoir ! Je ne fais pas assez de kilomètres, comme ça ???
Mardi 5 octobre - Jour 132
Je traverse le DeSoto County. C'est joli, mais très sec, exceptionnellement sec cette année.
Nous sommes encore loin de la fin octobre, mais Halloween infeste déjà les jardins et les mentalités. Les gens vont-ils un jour enfin ouvrir leurs yeux pour prendre le recul nécessaire et salutaire face au prêt-à-penser perfusé dans leurs âmes discrètement mais avec ténacité ? Alors que la Chrétienté célèbre ses Saints, le monde ovationne le macabre, les sorcières et les fantômes. Véritable sarcasme. J'invite tous ceux qui lisent ces lignes à ne jamais être "collabo" de ces âneries sordides, commerciales autant que laides. La mort est entrée dans le monde par le péché et Satan en ricane. En fiers fils et filles de l'Église Catholique, soyons des fils de la Vie et de la Lumière ! Jean-Paul II nous demande de reconstruire une civilisation de la Vie. Nous ne pouvons pas obéir au Pape et laisser faire ces dérives par nos silences coupables. Sinon, nos enfants danseront sur nos tombes...
Le soir, j'arrive à Hernando où Chris, au nom de la Holy Spirit Catholic Church pour laquelle elle travaille, m'offre l'hôtel et le restaurant !
Mercredi 6 octobre - Jour133
La messe est célébrée à 8 h 00 par le père Edward J. Zemlick, d'origine polonaise. Et nous évoquons avec joie, tous les deux, ce pays que nous aimons et les lieux visités : Czestochowa, Krakow, notamment. Mary-Ann, à gauche sur la photo, habite à Arkabutla, étape de ce soir !! Elle m'invite. Elle travaille avec Chris, à droite de la photo, au secretariat de la paroisse. Ma journée sera paisible : je n'ai pas à me demander où je vais crécher ce soir...
Les photos vont mieux raconter la journée...
Désolée pour mon ignorance, mais qui pourrait me dire ce qu'est cet animal ? Un castor ?
Je m'approche du Parc d'Arkabutla. La route arrive au pied du barrage qui retient un immense lac paisible. Je ne résiste pas au plaisir de grimper sur le barrage
pour savouver la vue...
Le soir, j'arrive chez Mary-Ann et Mark qui m'ont préparé de bons petits plats... et ... un bain moussant !! Je confie Mark à vos prières. Il est malade.
Merci à vous deux pour votre hospitalité !
Jeudi 7 octobre - Jour 134
C'est flagrant, sitôt quitté le DeSoto County pour entrer dans le Tunica County, l'ambiance change complètement. Les dernières toutes petites ondulations de terrain
laissent place à la morne platitude. En quelques pas, les grosses villas cèdent la place à des maisons plus pauvres. Hier encore, les gens s'arrêtaient pour me proposer de m'emmener quelque part.
Aujourd'hui, ils me déconseillent telle route, tel village car :
"Vous savez, il y a des communautés noires où la drogue fait la loi. C'est aussi dangereux ici qu'à la frontière avec le Mexique. Ils tuent leurs propres familles pour de la drogue."
Serais-je devenue moi-même victime de leurs peurs ? Je n'en suis pas loin. Je change de plan et de route, ce qui n'empêche pas une meute de chiens hargneux de me foncer dessus. Ils ignorent que
j'ai une petite provision de cailloux, expérience du Maroc où les chiens pullulent aussi... La peur des gens et les sales cabots finissent par me mettre franchement de mauvaise humeur.
Chaque kilomètre est à arracher de haute lutte. Je sais que j'entre dans les régions où les villes vont être de plus en plus espacées, donc les stations service aussi, et même les maisons. Les
champs de coton sont de plus en plus grands. Et puis, de toute façon, dès que vous me mettez dans une plaine, je deprime !! Je comprends mieux pourquoi le berceau du Blues est ici... Bizarrement,
j'imagine un peu la Sibérie comme ça ! J'ai beau scruter tout l'horizon, le seul relief est celui des arbres et des poteaux électriques. Il y a de quoi se noyer dans la Vodka ! Mais cela ne sert
à rien de me plaindre : j'ai beau râler en me disant : "Vivement que je retrouve ma Vanoise !", le Bon Dieu m'attend ici et maintenant pour marcher pour la Vie. La prochaine station service est à
des heures de marche. Telle la flèche de Zénon, je désespère de jamais y arriver. Elle semble toujours plus loin, encore plus loin.
Quand, enfin, j'en franchis la porte, je m'entends dire :
- Ne demandez pas l'hospitalité dans le coin. C'est hyper dangereux !
Il y a un hôtel à Tunica. Ce n'est pas sur ma route. Je demande à y être conduite. Amy, une employée, se concerte avec le manager qui soudain se perd dans ses pensées :
- Vous savez, je ne peux pas quitter le magasin...
- Comment ça ?
- Ben, je dois le garder des gens louches qui s'intéressent à mon tiroir-caisse. La drogue, toujours la drogue.
- Vous êtes armé pour ça ?
- Oui.
Le ton est grave. Mortellement grave. Je vous assure, ça vous plombe le moral. La drogue est semence de peur, de désespoir, de tristesse, de violence, de mort.
Finalement, Amy m'emmène à l'hôtel. Je lui dis que je songe à acheter un vélo à Clarksdale.
- Tiens, voilà quelques dollars que vous mettrez dans votre vélo. Je suis tellement touchée par ce que vous faites ! Moi non plus, je ne suis pas favorable à l'avortement.
Mais comment se fait-il que je ne rencontre que des gens aussi serviables ?
Bref, à l'hôtel, l'eau reviendra vers 20 h 00 et les araignées s'occupent de m'accueillir.
Vendredi 8 octobre - Jour 135
J'ai deux jours de marche sans station service, ni magasin. Et beaucoup moins de maisons que prévu. Tout le monde m'a conseillé de suivre la route 61, beaucoup plus sûre, d'après eux, que les routes plus isolées. Je me prépare pour deux jours de quatres voies : franchement, il faut être soit complètement cinglé, soit sérieusement motivé !
Mais je commençais à oublier mon cher Tobie. Forcément, espiègle, il s'est assis sur mon sac à dos et se fait trimbaler comme ça... Je songe à faire étape à Dundee
et tourne donc à droite. Warren me dépasse dans son gros 4x4. Il fait demi-tour.
- Que faites-vous donc ici ?
- Je souhaite rejoindre Dundee et y demander l'hospitalité.
- Surtout pas ! Il y a trop de drogue par là-bas... Mon ex-belle-mère habite la maison juste là, derrière les arbres. Elle est vraiment super gentille.
Il tente de l'appeler. Mais, voilà qu'elle arrive en voiture !
- Ben oui, bien sûr, vous êtes bienvenue. Venez !, me dit Jean (prénom feminin).
Il n'est que 13 h 00. Je ne voulais pas m'arrêter si tôt ! Mais Tobie sait, lui, que ce n'est pas une bonne idée de vouloir acheter un vélo à Clarksdale. Il faudra revenir à Memphis... Alors, il
descend de mon sac à dos et me dit de le suivre puisqu'il semble avoir très envie de faire étape chez Jean...
Durant l'après-midi, Jean me propose de m'emmener à Helena-Arkensas pour trouver la bonne bicyclette. Rien. Finalement, elle m'offre, sans que je demande quoi que ce soit, de me conduire
demain matin à Collierville où le 22 septembre dernier, j'avais repéré un magasin specialisé de bicyclettes. Jane et Mike, mes amis de là-bas, m'accueillent à nouveau avec joie.
En attendant, voilà les petits-enfants de Jean qui rentrent de l'école. Ils sont mignons à croquer, très intrigués par mon aventure. C'est aujourd'hui
l'anniversaire du plus petit : John-Taylor (en T-shirt bleu, juste à ma droite) a 8 ans. Puis toute la famille arrive : Charles, le mari de Jean, Missy, leur belle-fille, Lesley, leur fille.
La maison s'anime.
Jean me montre la video d'un show qu'elle a donné avec Charles. Ils sont passionnés de chevaux péruviens, qui ont une demarche toute particulière. Pour le cavalier, le mouvement est parfaitement doux et fluide. Les Péruviens utilisent ces chevaux pour se rendre, en grand confort, d'une Hacienda à l'autre. Le magnifique coucher de soleil sur la maison paisible et hospitalière de Jean et Charles, achève de me reconcilier avec la grande plaine du Mississippi...
Samedi 9 octobre - Jour 136
Jean me conduit à Collierville. Je n'arrive pas à croire que j'ai parcouru toute cette distance à pied en 4 jours... L'espace-temps doit être à géométrie variable
!
Au "Bike World", je retrouve avec grande joie Jane et Mike qui, au passage, s'intéressent aux chevaux de Jean...
Finalement... si j'achetais un cheval ?
Jean rentre à Tunica.
Le monde moderne n'est pas toujours simple : il faudra faire 4 magasins dans tout Memphis pour trouver tous les accessoires du vélo. Bien que n'y étant pour rien, je suis vraiment gênée vis-a-vis
de Jane et Mike qui me conduisent partout... Quand mon vélo est fin-prêt, je rentre chez Jane et pars aussitôt avec Mike à la confession et la messe, à la paroisse de l'Incarnation où j'ai
achevé, il y a deux semaines et demie, la première partie du voyage. Puis Jane nous confectionne un repas mexicain...
Dimanche 10 octobre - Jour 137
Messe avec Jane et Mike...
Voilà une idée que l'on pourrait importer en France : prier pour les femmes enceintes de nos paroisses...
Pour remercier Jane et Mike de leur amitié, de leur gentillesse, de leur disponibilité, je me fais un plaisir de les inviter dans un restaurant de leur choix.
- Puisque vous vous dirigez vers le Texas, nous allons aller dans un super endroit : un restaurant texan, me dit Mike !
- Chouette !
Pour fêter mon nouveau vélo, je veux un dessert. Et je lorgne un gâteau au chocolat avec de la glace... et demande des précisions à la serveuse :
- C'est un "girl dream" !!!!! précise-t-elle provoquant un éclat de rire général...
- La part n'est pas trop grosse, j'espère...
Et je vois arriver le plus gros dessert que j'aie jamais vu de ma vie. Mike et Jane ne voulaient pas dessert, initialement. J'ai bien dit, initialement... Car des
étoiles apparaissent dans les yeux de Mike.
- Dites donc, je crois que c'est aussi un "boy dream".
A trois, nous n'en viendrons pas à bout...
Mais tous les bons moments ont une fin : il faut quitter le gros gâteau, dire au revoir à Jane et Mike, le coeur serré... donner une dernière caresse à leur
affecteux chien et reprendre la route... que je connais...
Avec étonnement, je parcours en quelques heures, la distance d'un jour et demi de marche... Toujours cette élasticité de l'espace-temps.
Le soir, j'arrive à Hernando où je trouve Wayne et sa fille Candace dans leur jardin. Sabrina, l'épouse de Wayne, les rejoint et la confiance s'installe aussitôt. Ils sont très intéressés par mon
voyage. Cela fait longtemps que je n'ai plus campé et j'ai très envie de planter ma tente. Après la douche, nous passons la soirée à discuter et échanger.
Lundi 11 octobre - Jour 138
Wayne et Sabrina viennent me remercier de m'être arrêtée chez eux !!! Visiblement ma démarche les a fait réfléchir :
- Nous sommes Chrétiens, mais pas catholiques. Votre démarche de Foi nous fait vraiment réfléchir sur nous-mêmes, notre matérialisme. Bravo !
Émue, je reprends ma route, les gardant bien au chaud dans mon coeur.
Au Hernando-Donut, je m'arrête pour un petit-déjeuner. Une femme, particulièrement jolie, probablement d'origine philippine, est derrière le comptoir :
- D'ou venez-vous ?
- De France
- Oh, de France ? J'ai habite Paris quelques années.
Elle est aussi ravie que moi de parler francais.
- Pour quelle cause voyagez-vous ?
- J'offre à Dieu ce pèlerinage pour demander la fin de l'avortement.
Son visage s'assombrit.
- Ouais, mais bon, on est en 2010 !
- Justement !
- Oui, mais bon, on ne peut tout de même pas faire porter à nos enfants les souffrances de nos déchirures de couples. Ils vont en souffrir toute leur vie.
- Quoi qu'il en soit, ce sont des êtres humains.
- Oui, je le sais parfaitement !!
- Peut-être que la premiere chose à faire est de lutter contre nos déchirures de couples.
- Ah, ben, oui, mais si tout le monde était comme ça, il n'y aurait plus de divorces...
Elle dévie la conversation, avant de disparaître complètement. Je ne la reverrai plus !!
Elle est peut-être d'origine philippine, mais elle a bien l'actuelle mentalité française. Avouons que son premier argument est costaud !! "On est en 2010." Comme Jean-Paul II le dénonce dans son
encyclique, l'avortement est présenté comme un progrès de la modernité, un nouveau moyen pour améliorer la condition de la femme. Satan hait la femme, il continue de lui mentir et elle continue
de croquer la pomme, et l'homme continue à être l'éternel absent de ce drame, tout en croquant, lui aussi, au fruit interdit. La Bible n'est pas un vieux machin du passé. C'est la Parole vivante,
éblouissante d'actualité. Quant à l'argument de la souffrance, il conduit tout simplement à supprimer tout le monde, puisqu'on souffre tous.
Mais notre plus grande souffrance est notre ignorance.
Je ne sais comment s'appelle cette femme, mais je vous demande de la prendre dans vos prières. Car réfuter avec force et vigueur les erreurs, n'est pas rejeter les personnes. La confusion est
trop fréquente. Qui sait, elle réfléchit peut-être. J'en ai le pressentiment. Et nous le savons, certaines faveurs ne s'obtiennent que par le jeûne et la prière.
Lisa sort en meme temps que moi de cette "pâtisserie" et considère mon vélo : elle s'enflamme pour mon pèlerinage pour la vie, et, investie qu'elle est dans son église baptiste, elle en
parlera autour d'elle...
NB : je vous promets que je n'ai pas fait expres de la prendre en photo à côté du mot "cappuccino".
Mais, soit-dit en passant, j'ai appris, il y a quelques temps, que l'inventeur du Cappuccino a été canonisé !! Alors, buvez du Cappuccino !!
Bref, la route m'appelle. Jean aussi :
- Où êtes-vous ? Je vais venir vous chercher, car Meg Coker, du Tunica Times vous attend cet après-midi pour une interview...
Et le soir, nous savourons quelques bons moments avec la famille de Jean :
Quand une nouvelle personne mange pour la première fois à la table de Jean, elle est invitée à écrire son nom sur la nappe. Jean le brodera par la
suite...
La maison de Jean et Charles et ci-dessous, à gauche, Ben, leur fils avec leurs trois garçons : Trent, John-Taylor et Barley que l'on appelle les "sweet boys". À droite : David, l'autre fils de Jean et Charles...
Mardi 12 octobre - Jour 139
Cette fois, je repars pour de bon avec l'envie d'aller voir ce qui se passe vers le sud où ma route me conduit. Mais avant cela, je m'offre un detour vers la station service d'Amy. Je voudrais lui montrer mon vélo, puisqu'elle m'a donné des sous pour l'acheter. Malheureusement, elle n'est pas là. Mais la fille du manager, Rachel, lui racontera tout et lui montrera des photos...
En route vers Clarksdale, étape de ce soir.
Là encore, j'ai besoin de vos compétences pour me trouver le nom de cette bestiole fréquemment écrabouillée sur mon bord de goudron.
Au niveau de l'embranchement de la route 49 qui va vers Helena, un panneau indique "Welcome Center". Tobie a décrété d'y faire sa pause. (Il n'est plus assis sur
mon sac à dos, il préfère le porte-bagage, voire carrément le guidon, pour mieux diriger les affaires, prétend-il...) Ce Welcome Center est un Office de Tourisme amélioré. J'y reçois un accueil
très agréable. Mais qu'est-ce qui a décidé Tobie à s'arrêter là ? Tout à l'heure, rien ne laissait présager que ce violent orage nous tomberait dessus...
Pendant la pause forcée, le téléphone sonne :
- Coucou, c'est Cécile !!!
- Ohh !! Ça alors !
Moments précieux que ces petits coucous d'amis fidèles que j'ai hâte de revoir...
Peu avant d'arriver à Clarksdale, je traverse Lyon, le temps d'avoir la nostalgie de mon pays... Ils sont loin les jolis quais de Saône, la place Bellecour et la basilique de Fourvière...
Je vise l'église catholique Sainte Elisabeth. Quand j'arrive, ô surprise : une messe. C'est très rare aux États-Unis, les messes le soir. Elles sont toutes
célébrées le matin. Je demande à Monsieur le Curé s'il a une salle paroissiale où je pourrais passer la nuit. Mais Joe entend mon histoire et m'invite chez lui... Et son chat s'invite dans mon
sac de couchage et semble chercher sur la carte le meilleur passage pour traverser le Mississippi...
Pennie, l'épouse de Joe, rentre du cabinet d'avocat où elle travaille. Joe est jardinier-paysagiste. Leur fils, absent ce soir, veut devenir coach de base-ball. Le
jeune homme, ici sur la photo, travaille pour Joe. La famille a une grande dévotion à la Vierge Marie. Joe est Knight of Colombus. Cette nuit, de 1 h 00 à 2 h 00, j'irai avec lui à l'adoration
perpétuelle. Nous prions ensemble le chapelet pour la vie. J'offre cette heure d'adoration pour tous les bienfaiteurs de ce pèlerinage.
Mercredi 13 octobre - Jour 140
Rendez-vous à 9 h 00 à l'école Sainte Elisabeth, car les maîtresses ont décidé de rassembler tous les petits enfants pour que je puisse leur raconter mon périple !!
Maria, une maîtresse, à droite ci-dessus, est particulièrement touchée. Moi aussi, de parler à ces petits bouts de choux. Je me confie à leurs prières que je sais
puissantes. Je suis ravie, et je voudrais dire un immense merci aux maîtresses, à Joe, au père curé, aux enfants, pour leur accueil enthousiaste qui m'a donné des ailes... A vous, chers
enfants de l'école Sainte Elisabeth, je voudrais dire :
"N'ayez jamais peur de vos projets les plus audacieux. Ayez l'amour fidèle de la Volonté de Dieu : il vous fera gravir les sommets et franchir bien des océans ! Vraiment je vous aime très fort..."
Ils ne veulent pas me laisser partir. Et voilà qu'un journaliste de Clarksdale arrive pour une interview express. Après quoi, je vais dévorer un petit-déjeuner que je ne paierai pas : cadeau de la maison, un restaurant libanais...
En repartant, ma roue arrière est dégonflée. Pouff la poisse... Je décide de suivre des petites routes. Ma carte est fausse et je me retrouve embourbée...
Le téléphone sonne :
- Coucou, c'est Nathalie !!!
- Ohh, quelle surprise !
- Ça va ?
- Ouais, chuis dans la boue et ma roue se dégonfle...
Cette amie est à quelques jours d'un grand départ... pour l'Afrique. Mais qu'est-ce qui nous prend toutes à vouloir parcourir le monde ?
J'arrive complètement crevée à Cleveland où je m'offre deux jours de pause, car je suis en retard dans mon blog, mes comptes et surtout, il faut mettre la première rustine ! Et évidemment, j'ai
une pensée affectueuse et reconnaissante pour mon frère, Pierre, auprès de qui j'ai appris, étant enfant, le B-A-BA de la mécanique du vélo. Mon moment préféré restait de trouver le trou,
en trempant la chambre à air dans la bassine d'eau, parce que cela faisait des bulles...
Je repars demain pour Greenville où je traverserai le mythique fleuve Mississippi.
Merci encore pour tous vos mails qui me mettent du beaume au coeur ! Je ne peux répondre à tous cette fois-ci,
mais ma pensée ne vous abandonne pas...
Anne-Marie